Remonter les chaînes de contamination pour alerter les personnes ayant été exposées au contact de personnes infectées : c’est l’objectif de l’application mobile StopCovid, développée par l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) à la demande du gouvernement. S’appuyant sur la technologie Bluetooth, l’outil de « contact tracing » (suivi de contacts, en français) aura pour vocation d’accompagner, progressivement, la phase de déconfinement.
Précision : l’installation de l’application sur le smartphone de l’utilisateur sera, selon les pouvoirs publics, à la fois « volontaire, anonyme, transparente et temporaire ».
Comment cela fonctionne-t-il ?En pratique, lorsque deux personnes ayant installé l’application StopCovid se croisent à une distance rapprochée (dans un rayon de 1,5 mètre, environ), leurs appareils mobiles se détectent grâce à la technologie Bluetooth. Cette « rencontre » est alors enregistrée de manière automatique et anonyme sur le smartphone de chaque utilisateur.
Si, dans les 15 jours qui suivent, l’un d’entre eux est diagnostiqué positif au Covid-19, l’autre recevra une notification automatique. Sachant, toutefois, que cette dernière ne précisera ni l’identité du malade, ni l’endroit, ni la date de la rencontre. L’enjeu étant uniquement d’inciter les personnes ayant été exposées au risque de contamination à se faire tester pour limiter la propagation du virus et éviter une « deuxième vague » épidémique.
Quand l’application sera-t-elle disponible ?Selon les dernières informations communiquées par Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique, le déploiement de l’application StopCovid est prévu lors de la deuxième phase du déconfinement, à partir du 2 juin 2020, après une présentation et un vote au Parlement annoncés pour la dernière semaine de mai. La phase de test débutera, quant à elle, à compter de la semaine du 11 mai.
Bon à savoir : si plusieurs applications mobiles contenant le terme StopCovid sont d’ores et déjà disponibles sur les différentes plates-formes de téléchargement, celles-ci n’ont cependant aucun lien avec l’outil développé par le gouvernement français. Leur installation est, par conséquent, vivement déconseillée.
Et qu’en dit la CNIL ?Saisie d’une demande d’avis par le secrétaire d’État chargé du Numérique, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) s’est prononcée sur le sujet le 25 avril dernier. Dans le contexte exceptionnel de gestion de crise, elle estime le dispositif conforme au Règlement général sur la protection des données (RGPD) : sous réserve, néanmoins, de respecter certaines conditions.
À ce titre, la CNIL insiste notamment sur la nécessaire sécurisation des informations personnelles (y compris à travers l’emploi de pseudonymes garantissant l’anonymat des utilisateurs) et le strict respect de la notion de volontariat : la non-utilisation de l’application ne devant, en aucun cas, avoir de conséquences négatives ni pour l’accès aux tests et aux soins, ni pour l’utilisation de certains services essentiels, tels que les transports en commun.